Solidarité internationale

La via campesina: un acteur international de poids vers la souveraineté alimentaire et une nouvelle forme de gouvernance mondiale.

La thèse de Priscilla Claeys est consacrée à La Via Campesina, réseau transnational de mouvements paysans rassemblant quelque 200 millions de petits agriculteurs au sein de 70 pays. Outre ses aspects conceptuels, le travail a consisté à mener plus de 110 entretiens et à participer à une soixantaine de réunions dans 13 pays de différents continents. Priscilla Claeys a étudié pourquoi et comment ce mouvement utilise les droits humains dans sa lutte pour la souveraineté alimentaire. Elle a analysé la lutte des paysans en faveur de la reconnaissance de nouveaux droits (à la terre, à la biodiversité, aux semences, ...). Elle a démontré que les mouvements paysans dépassent « le paradoxe de l’institutionnalisation », c’est-à-dire le risque de voir les droits perdre leur potentiel subversif et mobilisateur lorsqu’ils sont mis en oeuvre par les pouvoirs étatiques. Sa conclusion est qu’en cherchant à redéfinir les droits humains, la Via Campesina invite à un débat public sur l’avenir de la paysannerie mondiale et, plus largement encore, sur l’allocation des ressources naturelles.

Fondée en 2005, CATAPA est une organisation soutenue par une centaine de bénévoles. L’organisation effectue des travaux de recherche, informe et sensibilise autour de la problématique des matières premières. Elle se concentre aussi sur les problèmes liés à l’exploitation minière à grande échelle en Amérique latine. Pour cela, CATAPA travaille en collaboration avec des mouvements sociaux et des ONG’s du Sud. CATAPA dénonce non seulement des effets de l’exploitation minière, mais fournit également des informations sur des alternatives plus respectueuses de l’environnement telles que le recyclage et l’urban mining (la récupération de métaux à partir de déchets). Elle s’appuie en Flandre sur un vaste réseau de jeunes pour la plupart, qui se sont engagés dans le développement durable.

Un large réseau

« Nous proposons aux personnes un engagement concret sur la problématique Nord-Sud », indique Charlotte Christiaens de CATAPA. L’organisation effectue un travail de recherche, informe et sensibilise sur les conséquences de l’exploitation minière à grande échelle en Amérique latine. A cet effet, CATAPA coopère avec des associations et des ONG d’ Amérique latine, mais travaille aussi à l’élaboration d’un large réseau en Belgique.

Urban mining

Smartphones, ordinateurs, tuyaux d’évacuation, câbles électriques… : nous utilisons tous les métaux. « L’exploitation des matières premières a surtout lieu dans le Sud, et entraîne des conséquences dommageables dans cette région », explique Charlotte Christiaens. CATAPA dénonce ces conséquences, mais informe aussi sur des alternatives plus écologiques comme le recyclage et l’urban mining (la récupération de métaux à partir des déchets). Une campagne de communication, organisée en collaboration avec les asbl Netwerk Bewust Verbruiken et Ecolife, informe le grand public sur cette problématique.

Séminaire international

La concertation et la participation sont des valeurs fondamentales pour CATAPA : tant au sein de sa propre organisation qu’en coopération avec ses partenaires en Amérique latine. CATAPA organise chaque année un week-end de formation et de mobilisation auquel participent à la fois de nouveaux intéressés et des membres expérimentés. Tous les trois ans, un séminaire international qui réunit des participants belges et des organisations locales est mis sur pied en Amérique latine. « Nous sommes une organisation très ouverte. Nous sommes à l’écoute les uns des autres et chacun peut proposer de nouvelles initiatives », indique Charlotte Christiaens qui poursuit : « Le défi est de continuer à former et à motiver des volontaires, car ce sont eux le fondement de CATAPA ».

Le Festival Esperanzah! qui se déroule chaque été à l'Abbaye de Floreffe est aujourd'hui bien implanté dans le programme des festivals européens. Centré sur les musiques du monde, ses fondateurs ont dès l'origine voulu mettre en cohérence programmation artistique et engagement sociétal sans négliger l'équilibre économique de leur festival.

Pendant le festival, des partenariats avec le monde associatif permettent de sensibiliser les festivaliers à une série d'enjeux clés du développement durable. Depuis quelques années, il essaime son concept à l'étranger en aidant des équipes locales à adapter les recettes de son succès soutenable.
 

« Notre entreprise a créé un patrimoine de près de 9 millions d’euros, qui est géré par l’assemblée générale des travailleurs dans le respect du but social de l’association. Un modèle qui a permis de créer 10 emplois par an depuis 30 ans.» (William Wauters, Président de Terre).

Créée par une poignée d’amis en 1949, Terre est issue d’un mouvement de solidarité envers les plus démunis. Son action, locale au départ, s’oriente ensuite vers l’international : dans les années 60, l’asbl organise de grosses opérations bénévoles de ramassage de vieux papiers, vêtements et métaux dont la vente aux récupérateurs permet de financer la mise en place de projets industriels dans des pays en développement. En 1973, le premier choc pétrolier les ramène plus près de chez eux, la crise ayant entraîné des milliers de personnes au chômage. Une seule ambition anime alors l’équipe de Terre : offrir un travail au plus grand nombre. En soixante ans, le groupe a créé plus de 300 emplois ouverts en priorité aux “exclus”: profils peu ou pas qualifiés, handicapés, personnes ne maîtrisant pas la langue, etc. Toujours active dans les secteurs de la récupération (réutilisation et recyclage) et dans la solidarité Nord-Sud, l’entreprise s’est inscrite dans la mouvance du développement durable, prenant en compte les enjeux sociaux, économiques, environnementaux mais aussi démocratiques, puisque son modèle entrepreneurial s’est immédiatement basé sur une gestion participative que l’on ne rencontre nulle part ailleurs.

Voyez comment la Fondation soutient les jeunes et leurs idées ou initiatives à 360°, découvrez-le ici en images :

Située à Bruxelles, dans la commune de Neder-Over-Heembeek, la Ferme Nos Pilifs, Entreprise de Travail Adapté, occupe 140 personnes handicapées dans des métiers variés tels que la manutention, l'entreprise de jardins, la pépinière, l'estaminet, l'épicerie et la ferme d'animation.

Un travail pour chacun  (s'adapter à la différence)

La ferme est située dans un écrin de verdure en pleine ville, au cœur de la capitale de l'Europe. Etendu sur un terrain de 5 ha, le parc animalier accueille tous les animaux que l'on s'attend à trouver dans une ferme. Derrière ce cadre idyllique, se cache cependant toute une entreprise dont l'objectif principal est de proposer un travail utile, valorisant et rémunérateur à toute personne porteuse d'un handicap. De plus, nous avons à cœur de rencontrer cet objectif social en y alliant les aspects économiques et environnementaux et de faire ainsi de la Ferme une entreprise durable.

Armé d'une expérience dans le secteur du chocolat chez Nestlé et poussé par l'envie de faire du commerce équitable, Thierry Noesen décide en 2005 de racheter une chocolaterie, alors en difficulté financière.

Il continue la production de pralines sur base des ingrédients naturels et de qualité, mais décide d'acheter uniquement des produits issus du commerce équitable. "Belvas" est né. En 2007, Thierry Noesen se tourne aussi vers les produits issus de l'agriculture bio. Soucieux d'essaimer sa démarche, il organise des visites de son entreprise pour des chocolatiers concurrents et des écoles.

Belvas est devenue en 2005 une des rares chocolateries « équitables » d’Europe. Le chocolat haut de gamme produit est labellisé « Max Havelaar », ce qui garantit un salaire juste aux producteurs des matières premières utilisées. Depuis, Belvas s’est également tournée vers le bio. Ses nouvelles installations ont été conçues pour diminuer drastiquement l’empreinte écologique de sa production destinée pour plus de la moitié à l’exportation. Belvas a réussi a créé 15 emplois fixes en Belgique plus une dizaine de saisonniers.

La gourmandise est un péché durable

Belvas envoûte les estomacs gourmands avec des produits « bons pour la santé des consommateurs et celle des fermiers, se réjouit Thierry Noesen, le directeur de Belvas. Nous travaillons principalement avec des coopératives du Pérou, d’Equateur et de Saint-Domingue et nos matières premières - cacao, noix de coco, pistaches, amandes, etc.- sont labellisés bio. » Quinze personnes fixes et 15 intérimaires s’activent aujourd’hui au sein de Belvas qui vise 4 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, soit une croissance de 35% par rapport à l’année dernière. « La moitié de nos travailleurs était des chômeurs de longue durée, ils sont engagés aujourd’hui en CDI. L’entreprise emploie aussi 4 personnes en situation de handicap de l’entreprise de travail adapté d’Enghien ».

Partager l’expérience avec…la concurrence

En 2009, Belvas déménage dans une usine écologique à Gislenghien. « Rien que les panneaux solaires, installés sur 1500m2, permettent de produire 60% de la consommation de l’entreprise. Et grâce à un système de récupération de chaleur, nous faisons fondre notre chocolat et économisons 30% d’énergie », précise Thierry Noesen. Pour poursuivre son engagement, l’entreprise s’inscrit dans un système de management environnemental et obtient la certification Emas en 2011. De nombreuses actions sont mises en place : extension d’un bâtiment basse consommation, recyclage des matières premières, gestion très poussée des déchets, etc. Afin de propager sa démarche, Belvas permet à des chocolatiers concurrents de visiter son usine et leur transmet le nom de ses fournisseurs bio. La chocolaterie sensibilise également 300 jeunes par an à l’écologie et organise des visites de l’entreprise, préparées en amont avec les professeurs.

“Notre chiffre d’affaires augmente, la croissance est là, mais il est important pour nous de se dire qu’elle s’inscrit dans une économie juste, avec un juste prix pour les producteurs.” (Thierry Noesen, directeur de Belvas)