Industrie

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Casimir Morobé a rédigé sa thèse sur l’apprentissage automatique auprès de la CMB, la Compagnie maritime belge, et lorsque cette technologie a révélé tout son potentiel pour les économies d’énergie dans ce secteur, il a décidé de fonder Toqua sous la houlette des coachs de Durf Ondernemen!. Très vite, Toqua a été sélectionnée pour le programme d’accélération imec.istart.

Toqua souhaite transposer l’apprentissage automatique dans le secteur de la navigation et dans des applications destinées à réduire la consommation de carburant. Les méthodes de mesure utilisées actuellement sont obsolètes et procèdent à certaines simplifications qui empêchent de tenir correctement compte de l’effet de la météo (vagues, vent, courant, etc.) et des conditions de chargement. En réunissant les données IdO des bateaux et des données satellitaires sur les conditions atmosphériques au sein d’un même modèle d’apprentissage automatique, Toqua parvient à modéliser presque parfaitement le comportement de ces bateaux, ce qui permet aux décisionnaires des compagnies maritimes de se baser davantage sur des données dans leur travail, avec à la clé 6 % d’économies de carburant en moyenne.

Casimir : "Pour nous, SE'nSE atteste du bien-fondé de notre projet. L’ensemble du processus de candidature nous a forcé à nous poser les bonnes questions et à chercher des solutions aux lacunes que le jury avait repérées dans nos idées. Nous avions déjà reçu un premier feedback du comité de sélection du Fonds Albert Vanhee pour les Générations Futures*. Celui-ci nous avait permis de faire évoluer notre projet, avant de soumettre notre candidature pour un prêt SE'nSE. Le trajet d’apprentissage au travers de ces deux sélections, réussies, s’est révélé très précieux et a fait évoluer notre entreprise. Il est aussi très important pour nous que ceux qui nous financent partagent nos valeurs de durabilité et continuent de les soutenir, et avec SE’nSE, nous pouvons en avoir la certitude absolue."

* Début 2021, Toqua a également décroché une bourse de prototypage d’un montant de 5000 €, grâce au Fonds Albert Vanhee de la Fondation pour les Générations futures.

Tristan Ryckaert, Stef Crols et Florens Denys, étudiants en conception de produits industriels à la Howest ont fondé Tillup. Ils sont coachés par Howest Start-Up School et Start@K à Courtrai.
Ce studio d’écodesign a inventé un tissu d’emballage écologique : il est entièrement réutilisable et vise à remplacer le film plastique auquel de nombreuses entreprises ont actuellement recours.
Ce film plastique sert à envelopper complètement la charge d’une palette. Après le transport, il doit être retiré et mis au rebut. A lui seul, il peut représenter jusqu’à 30 tonnes de déchets par an. C’est ce que l’équipe de Tillup a découvert dans une étude menée au sein d’une entreprise de travail adapté.

Le tissu d’emballage de Tillup est fabriqué à partir d’un flux de déchets constitué de bannières publicitaires et de bâches de chantier.
Il s’agit d’un matériau résistant qui possède un cycle de vie très long, si bien que le produit peut être réutilisé un grand nombre de fois. Cette innovation est née à la suite d’un problème qui s’est posé au sein d’une entreprise de travail adapté ; l’ergonomie a donc été prise en compte lors de sa conception.

L’objectif de Tillup est d’entamer la commercialisation de ce tissu d’emballage à la fin de l’année 2021. Il sera disponible à la location ou sous la forme d’un abonnement.

Tristan, Stef et Florens : "Au terme de l’analyse réalisée dans une entreprise de travail adapté, nous avons été confrontés à la quantité énorme et absude de film d’emballage qui était tout simplement jeté. Il fallait une solution, mais il n’existait presque rien sur le sujet. Nous avons donc décidé d’en chercher une de notre côté. Nous avons fondé une entreprise sous notre statut d’étudiant qui nous a donné l’occasion de nous concentrer pleinement sur ce projet. Nous avons également été bien soutenus parce que nous restions étudiants. Grâce à la Fondation pour les Générations Futures, nous pouvons aujourd’hui continuer à nous focaliser entièrement sur la mise au point de l’alternative parfaite. Les premiers exemplaires pourront être testés beaucoup plus rapidement."

Tillup remporte une bourse de 5.000€.

L'objectif de la start-up bruxelloise Superzero est de réduire drastiquement l'utilisation de plastique pour la distribution des liquides, qui aujourd’hui repose encore essentiellement sur le plastique à usage unique. Ce modèle a des conséquences dramatiques pour la planète et ses habitants. Il en résulte également un gaspillage annuel de valeur de 70 à 100 milliards d’euros, car cet emballage n'est utilisé qu'une seule fois.

Arthur Peemans et Olivier Potvin ont donc développé un nouveau modèle de distribution en vrac, qui garantit aux consommateurs qu'aucun plastique à usage unique n'est utilisé dans la distribution et l'utilisation de leurs liquides. Ce modèle est composé de 2 boucles logistiques reliées entre elles par le distributeur en vrac Eco-tap : (i) la boucle d'approvisionnement utilisant des jerricans réutilisables et (ii) la boucle de consommation avec des bouteilles réutilisables. Les distributeurs automatisés de produits liquides Eco-tap peuvent distribuer jusqu’à 4 produits différents.

Superzero permet un impact positif significatif sur l'environnement : réduction des déchets, des émissions de CO2, de la consommation d'eau et de pétrole brut. En outre, cette solution est simple pour le commerçant comme pour le consommateur et est produite en Belgique (tant les distributeurs que les liquides).

Limitée dans un premier temps aux produits ménagers domestiques (lessive, détergent), leur technologie pourra facilement être adaptée à d'autres liquides (huiles, savons corporels). Arthur et Olivier proposent aujourd’hui aussi, via leurs distributeurs automatiques, du gel hydro-alcoolique.

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Toute construction implique l’excavation du terrain. Les terres extraites sont difficiles à stocker et leur transport est polluant. Chaque année à Bruxelles et en Flandre, 22,5 millions de tonnes de terres sont ainsi excavées, dont 75% ne sont pas polluées. Ces terres finissent pour 40% dans des circuits non-circulaires comme la construction de routes, et pour 60% stockées comme déchets dans des carrières.

ll y a un an Ken De Cooman - architecte, 35 ans, originaire de Dendermonde - et Nicolas Coeckelberghs – architecte, 33 ans, originaire de Bruxelles - lançaient à Bruxelles BC materials. Cette start-up a vu le jour suite à BC Architects & Studies, un bureau bruxellois d’étude et d’architecture spécialisé en limon et construction circulaire, cofondé déjà par Ken et Nicolas. BC materials s’emploie à donner aux terres de déblai de chantiers une seconde vie, en rétablissant une logique circulaire et locale. L’équipe de BC materials transforme les terres de déblai en matériaux de construction de terre crue, tels que des briques en terre comprimée (BTC), des enduits et du pisé. Ces matériaux au bilan carbone neutre assurent une atmosphère saine dans le bâtiment et sont très économes en énergie grise. Après utilisation, ils peuvent retourner à la terre ou être réutilisés à des fins identiques, dans un processus circulaire continu.
En Région de Bruxelles Capitale, BC materials opère à Tour & Taxis dans une infrastructure fixe et protégée afin de fabriquer des produits prêts à l’emploi, mais la start-up offre également un service sur mesure en se déplaçant sur chantier pour une production in situ dans le reste de la Belgique. De ce fait, l’infrastructure et la logistique de BC materials restent toujours près des ressources, minimisant ainsi au maximum les transports.

Ken De Cooman précise pourquoi BC materials a posé sa candidature pour un prêt subordonné convertible du Fonds SE’nSE : « Dans la phase de commercialisation dans laquelle nous nous trouvons, afin d’atteindre nos groupes-cibles, nous pensons que ce prêt de 50.000 € du Fonds SE'nSE dispose de l’ampleur, du timing et de la flexibilité dont nous avons besoin pour un financement à moyen terme. Nous accordons aussi beaucoup de valeur au réseau ainsi qu’à l’expertise et le feedback que le Fonds SE'nSE peut nous apporter ».  

Wijdelen stimule et promeut le partage des biens entre voisins, collègues, organisations, … Le but est de faciliter au maximum le partage et de le rendre accessible à tous. Afin de se développer, l’ASBL Wijdelen entend devenir une coopérative. Cette coopérative opèrera selon le modèle de revenus Peergroups (partage entre collègues) et les profits générés seront utilisés pour financer la promotion de la plateforme d'échange gratuite Peerby.be.

Peerby est la première plateforme de partage d’objets à grande échelle. WijDelen souhaite ainsi encourager un changement de comportement pour privilégier l’utilisation des objets à leur possession. L’association permet aussi de renforcer les liens entre voisins, collègues et entreprises. Axée sur la demande, la plateforme est particulièrement accessible. En cas de besoin spécifique, il suffit d’y publier une annonce, alors transmise à l’ensemble des membres de Peerby. Bref, un système simple, social, écologique et avantageux économiquement. « Pour aller de l’avant, il est nécessaire de se concentrer sur le problème plutôt que sur la solution », résume Lieven D’hont, cofondateur de la plateforme.

Plateforme de partage

Lieven, Ludo et Kristof ont mis sur pied la première plateforme de partage WijDelen.be en 2013. Le succès a été immédiat, si bien que l’association a commencé une collaboration avec la start-up amstellodamoise Peerby dès l’année suivante. « Nous apprenons beaucoup les uns des autres. À la fois pour ce qui est des réseaux sociaux que du développement d’un nouveau modèle d’entreprise », précise Lieven. En 2017, l’association passe le cap des 25 000 membres. Jusque-là, les activités de l’initiative reposaient uniquement sur des subventions et des dons, mais en 2017, WijDelen lance Peergroups pour rendre le modèle rentable sur le plan financier. Ses premiers clients sont Colruyt, Ikea et Greentrack. Lorsqu’elle comptera dix clients, probablement à d’ici l’automne 2017, l’ASBL se transformera en coopérative pour garantir la gestion durable de son modèle. « À l’avenir, nous souhaitons mettre au point un écosystème du partage des objets largement soutenu. »

Changer les mentalités et les comportements

Le partage des objets est une première étape vers le passage à une culture qui redéfinirait la notion de possession. « J’ai besoin de faire un trou dans le mur, mais je n’ai pas de foreuse », donne Lieven en exemple. Et ce changement est nécessaire si nous souhaitons abandonner la surconsommation et les excès des possessions matérielles. La force de la plateforme Peerby, c’est son accessibilité. Elle se fonde sur la confiance entre les citoyens et la volonté de s’entraider. « On aime ses objets, mais on prend également du plaisir à les prêter, car on peut ainsi aider les autres. Voilà la dynamique que nous cherchons à impulser », résume Lieven.

La microbrasserie de Marsinne se situe à Couthuin, entre Namur et Liège, dans un splendide château-ferme. C’est là que Nicolas Declercq, Tanguy van der Eecken et leur équipe brassent la Léopold 7 dans une tradition des plus durables. Le processus est optimisé pour réduire les déchets au minimum et réaliser d’importantes économies d’eau et d’énergie. Mais la brasserie est également un atelier social où certains collaborateurs peuvent suivre une formation professionnelle. L’équipe est guidée par trois objectifs clairs : devenir la première microbrasserie neutre en CO2, demeurer à l’avant-garde du brassage durable et assurer la solidité de son avenir financier.

Une bière belge à l’histoire très riche

En 1866 déjà, un certain Léopold, fils d’une famille de brasseurs, brassait une bière unique dans le château-ferme de Marsinne, à Couthuin. En 2012, Nicolas Declercq, ingénieur-brasseur passionné, et Tanguy van der Eecken, agronome à la fibre écolo, décident de poursuivre cette tradition. Les premières installations sont inaugurées en 2013 et la Léopold 7 reçoit un prix Best New Beer. Son nom fait référence à ses ingrédients de base : trois céréales, trois types de houblon et « la touche Léopold ». Ambitieuse, la brasserie de Marsinne n’en reste pas moins pragmatique et fidèle à son projet. « Notre point de référence, “10 ans d’avance”, traduit l’avènement inéluctable d’un monde plus durable et plus social pour lequel nous souhaitons nous investir à 100 % », fait valoir Nicolas non sans fierté.

Un réseau de brasseries durables

À terme, Nicolas et Tanguy souhaitent mettre sur pied un réseau international de microbrasseries durables dont les membres, certes indépendants, pourront néanmoins s’appuyer sur le savoir-faire de la brasserie de Marsinne. Objectif affiché : parvenir à une production locale de bière neutre en énergie et en CO2 dans le monde entier. En 2017, la première installation est opérationnelle au Cap, en Afrique du Sud, et un deuxième projet prend forme en Californie. Chaque initiative a sa propre approche : sociale pour la première, compte tenu du nombre important d’habitants dans les townships qui entourent la ville, et écologique pour la seconde.

La société limbourgeoise Melotte est la première au monde à fabriquer des produits dentaires (prothèses, couronnes,…) en utilisant un procédé entièrement numérique, de la conception en 3D à la finition (DDM - Direct Digital Manufacturing). La technologie de production numérique Melotte réduit considérablement les impacts néfastes pour l’environnement avec Facteur 8. En 2013, cette entreprise innovante employait 45 collaborateurs dans 9 centres de design locaux qui offrent leurs services à plus de 25.000 patients.

Cradle to cradle

En utilisant le moins possible de matières premières et en produisant le moins possible de déchets, Melotte applique le principe cradle to cradle et divise par 8 l’incidence de son processus de production sur l’environnement. Melotte n’utilise pas d’eau pendant la production des prothèses, tandis que la chaleur résiduelle chauffe les bureaux de l’entreprise. « Par opposition à des choix guidés uniquement par l’intérêt commercial, Melotte attire l’attention sur ses choix, opérés pour le bien-être d’une société durable où l’homme et l’environnement occupent une place centrale », indique sa porte-parole Hildi Willems.

Concepteurs numériques

La profession de mécanicien-dentiste pose des problèmes en Belgique. « Selon les statistiques, dans les 25 années à venir, un seul mécanicien-dentiste remplacera 8 collègues actifs qui travaillaient en 2011 et qui partent progressivement à la retraite », explique Hildi Willems. Si la profession n’est pas attrayante, c’est en partie parce que le processus de production traditionnel des prothèses est malsain. « Le moulage en cire et la reproduction disparaissent complètement chez DDM, ce qui nous permet de revaloriser la profession. C’est important si l’on veut conquérir les jeunes. Nous le faisons notamment en les formant comme concepteurs numériques », indique Hildi Willems.

Concurrence chinoise

Melotte ramène les délais de production et de livraison à trois jours ouvrables maximum. Grâce à sa position de force sur le marché, l’entreprise veut maintenir l’emploi dans le pays. La Chine est son grand concurrent. « Les coûts salariaux chinois augmenteront inévitablement », indique Hildi Willems. « En raison du vieillissement rapide de sa propre population et de l’augmentation du bien-être, la demande de prothèses dentaires en Chine même augmentera également. Il est donc grand temps, non seulement chez Melotte, mais aussi dans le monde entier, de changer notre fusil d’épaule si nous voulons empêcher qu’une simple prothèse dentaire devienne un jour un produit de luxe. »

Sociologue de formation et riche de plus de 15 ans d'expérience comme responsable de conseillers en accompagnement professionel au FOREM, Florence Lejeune a d'abord travaillé pendant 4 ans comme responsable administrative du personnel aux Ateliers du Saupont, avant de devenir directrice de cette entreprise de travail adapté en 2014.