Hi-Tech (ICT, Nano, AI & Robots, Biotech, Space, Nuclear)

La consommation énergétique des réseaux mobiles (4G et 5G) : des outils pour guider nos choix futurs

Le travail de Louis Golard s’inscrit dans le contexte de l’augmentation exponentielle du trafic de données mobiles en Belgique. Il étudie plus particulièrement l’empreinte écologique des réseaux d’accès mobiles en cas (notamment) du déploiement de la 5G. Trois indicateurs ont été analysés : l’efficience énergétique, la consommation d’énergie absolue et l’empreinte carbone. Plusieurs scénarios ont été analysés : non déploiement de la 5G, déploiement partiel ou total sur l’ensemble du territoire et déploiement total combiné à la désactivation de la 4G. Une attention particulière a été accordée à l’effet rebond et au cycle de vie incluant la phase de production (en plus de l’utilisation). Parmi les résultats les plus notables : le déploiement massif de la 5G augmenterait sensiblement le trafic mobile, de même que la consommation électrique totale des réseaux. Mais le déploiement ciblé de la 5G (limité par exemple aux centres-villes) et l’implémentation d’un « mode veille » permettraient d’atténuer la détérioration de son empreinte écologique.

> A télécharger : Résumé mémoire Louis Golard (PDF)
> Intervention de Louis lors du webinaire, à partir de 03:33 :

Transition écologique et Smart cities : la volonté y est, il est temps de trouver les moyens et les stratégies nécessaires !

Bien que récent, le concept de ville intelligente (Smart city) est de plus en plus prisé par les édiles urbains et par les instances internationales, particulièrement dans le cadre de la transition écologique. Pauline de Kerckhove a voulu savoir si cet engouement autour des nouvelles technologies et des défis environnementaux ne masquait pas une dimension essentielle de la transition durable des villes : l’impact social. Elle a sélectionné 8 villes belges dans les trois Régions (Bruxelles, Anvers, Gand, Bruges, Charleroi, Liège, Mons et Namur) et, au moyen d’entretiens semi-directifs et d’une grille mise au point par ses soins, a analysé le degré d’intégration de la préoccupation sociale dans la transition Smart cities. Cette approche lui a permis de conclure que, si toutes les villes étudiées ont bel et bien enclenché une procédure Smart city, elles se débattent néanmoins à des degrés divers dans des difficultés de taille : manque de données fiables pour évaluer le degré d’avancement et d’efficacité des projets, indisponibilité de success stories, faiblesse des budgets disponibles, etc.

> A télécharger : Mémoire Pauline de Kerckhove dit van der Varent (PDF)
> Intervention de Pauline lors du webinaire, à partir de 22:40 :

ClearSpace, start-up suisse, a été co-fondée en 2018 par Luc Piguet (CEO), Catherine Johnson et Muriel Richard à partir du constat que l'entretien sur orbite et l'élimination des débris spatiaux sont des services vitaux pour l'avenir de l'exploration et des opérations spatiales.

A vitesse orbitale, tous débris est dangereux, même le plus petit ! Un micro boulon peut perforer un satellite. Ces champs de débris, issus de collusions par exemple, sont donc problématiques et augmentent de manière exponentielle. Le nombre de satellites en constellation ne fait qu’augmenter : au cours des dix dernières années, le nombre de satellites lancés par an a été multiplié par dix pour atteindre plus de 600 satellites par an. En parallèle, la croissance rapide des débris spatiaux représente une menace toujours plus grande pour l'avenir de l'activité et de la sécurité spatiales. Plus de 23 000 objets d'origine humaine sont aujourd'hui suivis dans l'espace !

La technologie et les applications spatiales présentent d'immenses avantages pour l'humanité. Actuellement, les satellites sont à la base de la façon dont l'humanité se connecte et communique. Des milliards de personnes dépendent chaque jour des infrastructures spatiales. L'élimination des débris spatiaux d'origine humaine est devenue nécessaire et il est de notre responsabilité de veiller à ce que les générations de demain puissent continuer à bénéficier des infrastructures et de l'exploration spatiales. L'exploitation d'un environnement spatial neutre n'est plus une option.

En 2019, ClearSpace a été sélectionnée par l'Agence spatiale européenne (ESA) pour diriger la première mission, ClearSpace-1, de retrait des débris en orbite d'ici 2025. ClearSpace met au point une technologie qui rendra ces missions abordables, en construisant de nouvelles façons d'opérer dans l'espace. Les services en orbite (OOS) deviennent une réalité, transformant les nouvelles technologies et capacités en une opportunité de marché fondée sur les principes de durabilité. L'impact à long terme de cette mission sera d'assurer l'accès aux technologies et applications spatiales pour les générations futures en réduisant la densité des débris spatiaux en orbite.

"Il était logique d’investir dans ClearSpace, une startup qui est créative, innovante, ambitieuse, adossée à un pôle universitaire prestigieux et active dans le domaine du développement durable de l’exploration spatiale." Jean-Marc Van Nypelseer, fondateur du Fonds Jacques Cox pour les Générations Futures.

Casimir Morobé a rédigé sa thèse sur l’apprentissage automatique auprès de la CMB, la Compagnie maritime belge, et lorsque cette technologie a révélé tout son potentiel pour les économies d’énergie dans ce secteur, il a décidé de fonder Toqua sous la houlette des coachs de Durf Ondernemen!. Très vite, Toqua a été sélectionnée pour le programme d’accélération imec.istart.

Toqua souhaite transposer l’apprentissage automatique dans le secteur de la navigation et dans des applications destinées à réduire la consommation de carburant. Les méthodes de mesure utilisées actuellement sont obsolètes et procèdent à certaines simplifications qui empêchent de tenir correctement compte de l’effet de la météo (vagues, vent, courant, etc.) et des conditions de chargement. En réunissant les données IdO des bateaux et des données satellitaires sur les conditions atmosphériques au sein d’un même modèle d’apprentissage automatique, Toqua parvient à modéliser presque parfaitement le comportement de ces bateaux, ce qui permet aux décisionnaires des compagnies maritimes de se baser davantage sur des données dans leur travail, avec à la clé 6 % d’économies de carburant en moyenne.

Casimir : "Pour nous, SE'nSE atteste du bien-fondé de notre projet. L’ensemble du processus de candidature nous a forcé à nous poser les bonnes questions et à chercher des solutions aux lacunes que le jury avait repérées dans nos idées. Nous avions déjà reçu un premier feedback du comité de sélection du Fonds Albert Vanhee pour les Générations Futures*. Celui-ci nous avait permis de faire évoluer notre projet, avant de soumettre notre candidature pour un prêt SE'nSE. Le trajet d’apprentissage au travers de ces deux sélections, réussies, s’est révélé très précieux et a fait évoluer notre entreprise. Il est aussi très important pour nous que ceux qui nous financent partagent nos valeurs de durabilité et continuent de les soutenir, et avec SE’nSE, nous pouvons en avoir la certitude absolue."

* Début 2021, Toqua a également décroché une bourse de prototypage d’un montant de 5000 €, grâce au Fonds Albert Vanhee de la Fondation pour les Générations futures.

Wishelf est un projet lié au stockage de données mené depuis 2019 par 3 ingénieurs de l’Ecole Polytechnique de Louvain, Antoine Percy, Benjamin Habib et Sébastien Happé. L’objectif de ce projet est de donner une nouvelle vie aux disques durs externes qu’on retrouve dans près de 80 % des ménages en les rendant accessibles à distance à la manière d’un cloud. Ce projet répond à différentes problématiques actuelles telles que la possession des données privées, la surconsommation énergétique des serveurs ainsi que le gaspillage des composants hardwares. Ce cloud à domicile se veut facile d’utilisation et permettra au plus grand nombre de bénéficier des avantages d’accessibilité d’un cloud, tout en gardant un contrôle sur ses données.

Antoine, Benjamin et Sébstien : "Être étudiant-entrepreneur c’est unique, c’est se lancer vers l’inconnu pour défendre un projet, une idée qui nous tient à cœur tout en communiquant avec énormément d’experts. Pour l’équipe Wishelf, cette idée était la désolidarisation des clouds, garder la possession de ses données, photos tout en ayant un impact plus écologique sur le numérique. La bourse offerte par la Fondation pour les Générations Futures nous permettra de finaliser le prototype, le site Web et l’interface utilisateur afin de pouvoir lancer notre beta-testing."

Wishelf remporte une bourse de 2.550€.

La reconnaissance gestuelle à la portée de la main : un nouvel outil à la disposition des développeurs

Le domaine de la reconnaissance gestuelle est actuellement en plein essor. Mais, malgré son intérêt potentiel dans une grande variété de secteurs (lecture d’images médicales, opérations chirurgicales, manipulation « safe » de matériel collectif en cas de crise sanitaire, aide aux personnes en situation de handicap…), les applications capables de reconnaître les gestes humains restent rares et de piètre qualité ou cantonnées au domaine des jeux vidéos. Arthur Sluÿters a comblé cette lacune en élaborant un outil (en collaboration avec Bastien Nothomb qui réalisait son mémoire en parallèle dans le domaine médical) permettant aux développeur·euse·s de mettre au point des applications plus adaptées aux capteurs gestuels. Après une démarche de standardisation des gestes les plus intuitifs simulés par des utilisateur·rice·s lambdas, un prototype a été configuré et testé dans deux domaines (médical – par Bastien Nothomb, et multimédia – par Arthur Sluÿters). Son objectif : démocratiser les applications contrôlées par le geste et les faire sortir de leur niche technologique et commerciale.

Calculer l’impact environnemental de son comportement numérique : bientôt à la portée de la main ?

Si le système numérique mondial était un pays, il serait le troisième plus grand consommateur d’électricité au monde derrière la Chine et les États-Unis. Partant de ce constat (et de celui des limites des calculateurs d’impacts environnementaux actuels : imprécision, greenwashing….), Maxime Schurmans a établi les bases théoriques d’un calculateur innovant. Reposant sur la méthodologie de l’analyse de cycle de vie, celui-ci analyserait les impacts environnementaux de tout outil numérique depuis sa fabrication jusqu’à sa fin de vie. Conçu dans le but de sensibiliser le grand public sur sa consommation réelle d’électricité via PC et smartphone, il permettrait à chacun·e d’évaluer l’empreinte environnementale de son comportement numérique selon six critères : position géographique, type d’appareil et de connexion, action numérique prestée, recyclage (ou non), nombre d’années d’utilisation. Maxime Schurmans a également étudié en détail les pratiques des GAFAM et l’impact réel de leur colonne vertébrale : les centres de données.

> A télécharger : Mémoire Maxime Schurmans (PDF)